Tel un loup des steppes, je quitte Bichkek, capitale du Kirghizistan, pour assouvir ma soif d’aventure dans les plaines et les plateaux d’Asie centrale. Je parviens à un campement nomade, installé en bordure du Lac Son Koul – lieu de haute mélancolie et de profonde immanence avec la nature – épris d’un sentiment de liberté sans égal.
Les vents soufflent sur le toit des yourtes, les eaux tantôt calmes, tantôt agitées, m’invitent quand soudain, dans l’ivresse des nuits, les étoiles me déclarent leur flamme. Ou alors n’est-ce que moi, et moi seul qui, croyant flirter avec les perles célestes, perds la raison sous des ciels dramatiques et divins.
L’appel de l’inconnu me guide à travers différentes villes, jusqu’à l’est du pays, où je fais une halte à Karakol. Déjà, la nostalgie m’envahit ; celle des montagnes reines et des cieux torturés. Le chant d’un horizon inconquis.